Tijé fishing
Tout le monde connait la grenouille verte, ou au moins son chant qui accompagne la quasi totalité de nos nuits estivales ! En effet, la grenouille verte est très abondante dans presque toutes nos eaux mais cette "banalité" cache un phénomène qui est loin de l'être : un complexe hybridogénétique. Dans la partie Grand Ouest, nous avons en fait 3 espèces qui se ressemblent ... comme 3 gouttes d'eau !
Ce que nous déterminons comme la Grenouille verte est en fait soit :
- la Grenouille de Lessona, Rana lessonae
- la Grenouile Rieuse, Rana Ridibunda
- la Grenouille verte, Rana kl. esculenta, qui est en fait l'hybrdide de 2 premières
Alors, laquelle est-ce ? ... bien difficile de le dire !
Alors qu'est ce que ce phénomène d'hybrido machin chose ? ... c'est en fait le croisement de 2 espèces, dont le génome de l'une (la grenouille rieuse en l'occurence) est agressif et entraîne la destruction de l'autre (la grenouille de Lessona), mais uniquement dans les cellules sexuelles. Nous obtenons donc un hybride (grenouille verte) qui ne peut transmettre que son génome sexuel dominant (celui de la grenouille rieuse), quelque soit l'espèce avec laquelle il se reproduit !
Nous assistons donc progressivement à la disparition d'une espèce dans une bataille presque perdue d'avance et sans grande chance à notre Grenouille de Lessona, seule indigène (originellement présente) chez nous, de s'en sortir !
Mais alors comment reconnaître les différentes individus ... un oeil ou une oreille expérimentée avec différents critères croisés et surtout, une analyse à l'échelle d'une population et non pas d'un individu ou deux isolé !
Sans vouloir vous faire reconnaître ses 3 espèces, j'espère vous avoir fait découvrir un peu plus de cette nature qui nous entoure, et des batailles parfois violentes qui s'y déroulent sans que nous ne les soupçonnions ...
Le printemps est désormais bien là, et avec le week-end ensoleillé que nous venons de connaître, la nature est en pleine ébullition, les saules nous offrent une neige printannière, les nénuphares pointent le bout de leur nez et les hirondelles balayent incesamment le ciel à la recherche de nourriture.
Dans ce bouillonnement de vie, de petites fées apparaissent dans les airs sur nos coins de pêches, brillant encore de leur jeunes ailles et se parant progressivement de leur abit de séduction souvent éclatant, pour la période de reproduction. Je parle bien sûr des odonates, communément appelées "libellules". Mais ce terme est réducteur, puisque correspond à une seule famille parmis tant d'autres.
Sans aller très loins, chacun peut au moins repérer 2 grandes catégories d'odonates :
- les zygoptères, de petite taile, fines et ayant les ailes jointives au repos, aussi appelées "demoiselles". Elles virevoltent avec agilité au bord des étangs et des cours d'eau, et sont le plus souvent bleues rayées de noir.
- les anisoptères, généralement grosses, aux couleurs éclatantes et très diverses, dont les ailes sont étalées au repos. Elles se posent rarement et préfèrent patrouiller le long de leur territoire de chasse ardamment défendu, au dessus des étangs ou des cours d'eau rapides.
Quelques heures durant ce week-end ensoleillé m'auront permis d'apprécier ces petites fées (photo ci-dessus : un zygoptères), jouant des rayons du soleil couchant pour m'offrir un balai aérien incéssant et artistique ... quel plaisir ! Mes hangers sont eux restés bien immobiles mais le plaisir était ailleurs, hors de l'eau.
Voici un lézard des murailles (Podarcis muralis) observé le long d'un chemin lors d'une petite pêche récente. Le soleil étant particulièrement clément en ce moment, ces animaux à sang froid viennent se thermo-réguler au soleil. Leur observation est aisée pour celui qui se fait discret et évite tout geste brusque. On voit sur la photo qu'il s'aplatit de manière dorso-ventrale, ce qui lui permet d'augmenter la surface en contact avec les rayons du soleil ... malin !